Essai #33 : Qu'en dira-t-on ?
On m’a dit que je n’écris plus de petits textes ici. En fait, je ne suis pas sûr qu’on ait dit « petits ». J’ai répondu non. Je n’ai rien dit d’autre. Je n’ai pas dit que je me consacre à autre chose, que je n’ai pas le temps. Je n’ai pas dit non plus que je n’écris pas sur commande. Ni qu’écrire ici c’est à perte, que je ne vois pas l’intérêt. Que j’ai besoin de construire des ensembles, et qu’éparpiller les choses, c’est me faire du mal. Et puis que des gens qui racontent leurs vies sur le net ou qui se font de la pub, il y a un moment que c’est écoeurant tellement ça déborde de partout.
On m’a dit que tout ce qu’on met sur internet, c’est comme si on le mettait à la poubelle. Je suis parti pour faire les « on m’a dit » là. Je ne sais pas si ça veut dire qu’internet est une poubelle. J’ai lu Hobbes et Locke sur internet. Je ne dis pas qu’il ne faut pas les mettre à la poubelle. De toute façon, dans les moments où je suis fatigué, je mettrais tous les trucs qui ont plus de cent ans à la poubelle.
On m’a dit que quand on lit les textes ici, petits ou pas, j’ai l’air… je ne sais plus si on a dit que j’avais l’air d’être dépressif ou de me plaindre. J’ai ri. Je n’ai pas répondu que c’est une des raisons pour lesquelles je n’écris plus ici, ce truc que les gens croient que je me plains, ça veut dire qu’ils ne comprennent pas la pudeur.
On m’a dit « qu’est-ce que c’est la réalité ? » pour répondre au fait que je dis « ce n’est pas la réalité » à propos de tout, du cinéma industriel, de l’individu, de la société, du travail… Il me semblait que c’était clair, la réalité : c’est la mort. Je ne sais pas si c’est à cause de ça qu’on dit que j’ai l’air d’être dépressif. Pourtant, je crois vraiment que c’est parce que je ne suis pas malheureux que je peux me permettre de dire ça sans m’effondrer. Ce n’est pas malheureux à dire que la réalité, c’est la mort, même si je peux imaginer que ce soit malheureux à lire. Là, forcément, je me dis que c’est lu, alors ça me fait rire. Je ne suis pas sadique pour autant.
On ne m’a pas dit, oh tout ce qu’on ne m’a pas dit finalement…
On m’a dit que tout ce qu’on met sur internet, c’est comme si on le mettait à la poubelle. Je suis parti pour faire les « on m’a dit » là. Je ne sais pas si ça veut dire qu’internet est une poubelle. J’ai lu Hobbes et Locke sur internet. Je ne dis pas qu’il ne faut pas les mettre à la poubelle. De toute façon, dans les moments où je suis fatigué, je mettrais tous les trucs qui ont plus de cent ans à la poubelle.
On m’a dit que quand on lit les textes ici, petits ou pas, j’ai l’air… je ne sais plus si on a dit que j’avais l’air d’être dépressif ou de me plaindre. J’ai ri. Je n’ai pas répondu que c’est une des raisons pour lesquelles je n’écris plus ici, ce truc que les gens croient que je me plains, ça veut dire qu’ils ne comprennent pas la pudeur.
On m’a dit « qu’est-ce que c’est la réalité ? » pour répondre au fait que je dis « ce n’est pas la réalité » à propos de tout, du cinéma industriel, de l’individu, de la société, du travail… Il me semblait que c’était clair, la réalité : c’est la mort. Je ne sais pas si c’est à cause de ça qu’on dit que j’ai l’air d’être dépressif. Pourtant, je crois vraiment que c’est parce que je ne suis pas malheureux que je peux me permettre de dire ça sans m’effondrer. Ce n’est pas malheureux à dire que la réalité, c’est la mort, même si je peux imaginer que ce soit malheureux à lire. Là, forcément, je me dis que c’est lu, alors ça me fait rire. Je ne suis pas sadique pour autant.
On ne m’a pas dit, oh tout ce qu’on ne m’a pas dit finalement…